Prenons un exemple simple : demander à un enfant de 10 ans de vivre une émotion forte comme le deuil de ses parents, une situation qu'il n'a jamais vécue. Il utilisera son imagination, ce qu'il a pu observer en tant que témoin, ou s'inspirera de ce qu'il a lu ou vu au cinéma. Il n'aura pas de souvenirs personnels à utiliser. 

De même, faire appel à ses souvenirs personnels peut être limitant, car cela pourrait raviver des émotions intimes, empêchant la pleine immersion dans le rôle.

Un exemple ludique pour illustrer cela est lorsque l'acteur doit jouer un rôle qui meurt à la fin de la scène. Quel souvenir pourrait-il utiliser, puisqu'il n'a jamais vécu cette situation ?

Alors, comment vivre la douleur d'un deuil que l'on n'a pas vécu ? 

Par l'imaginaire. En se persuadant que l'on est le personnage de l'histoire, on peut ressentir la tristesse et l'émotion du deuil, une expérience universelle. Cependant, même si vous avez été touché par le deuil dans votre vie personnelle, vous êtes protégé, car ce n'est pas votre deuil, mais celui du personnage que vous incarnez.

À retenir : Un travail de dissociation du cerveau est nécessaire. Comme partitionner un disque dur, votre cerveau doit se dissocier au moment où il est utilisé pour jouer. Il est mis à disposition du personnage, englobant le cerveau, le corps, la voix, les yeux, la respiration, tout au service du rôle.

Partagez dans les commentaires vos expériences et la manière dont vous créez des émotions pour votre rôle.

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Merci de m'avoir lu

Eddy Creuzet 

Coach d’acteurs depuis 2015 chez Acting Sud 

Je coache des acteurs-trices en ateliers et stages jeu-caméra à Aix-en-Provence :

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